Rurrenabaque, Bolivie
Bonjour bonjour
A l'heure où je parle, j'ai mal au bide car j'ai trop mangé juste avant : un ziva (j'étais mort de rire en entendant le nom), plat israëlien typique, une sorte de gros beignet avec du poulet à l'intérieur, pas mauvais du tout, accompagné par deux litres de jus de kiwi-mangue, pas mauvais non plus. Voilà, très bon avant-propos, j'en suis content.
J'ai laissé mes formidables aventures en suspens depuis mon arrivée à La Paz, je reprends à ce moment-là. Je n'y suis resté qu'une journée, j'étais en fait assez content de partir, on est mieux plus bas. J'ai pris le bus le matin vers 11 heures pour Rurrenabaque. Rien de très fou à raconter. J'ai appris ensuite que je suis monté vers 4900 mètres d'altitude durant ce voyage, mais je pense que je dormais à ce moment-là. Quand je me suis réveillé, on étais dans la jungle, dans les montagnes encore, mais vachement plus bas. J'ai eu quelques grosses frayeurs, car la route n'était vraiment pas très large et quand il y avait un autre véhicule qui venait en face, c'était toujours des manoeuvres plutôt épiques.
Je regardais par la fenêtre et je ne voyais pas le bord de la route, mais juste un précipice de plus de 100 mètres, peut-être plus. Pas rassurant. Je suis quand même arrivé le lendemain matin (soit un jour de trajet avec l'impression d'avoir fait 40 kilomètres à vol d'oiseau, vu les super détours et la vitesse moyenne de 20 km/h), à l'heure prévue, j'étais content. Rurre (abréviation de Rurrenabaque) est située à la limite entre la Cordillère des Andes et la pampa (de très grandes plaines, genre savane africaine, avec parfois un peu de jungle). Du coup, je vois que d'un côté c'est tout plat et de l'autre, les dernières montagnes de la cordillère des Andes.
J'ai pris un taxi pour aller chez Thomas, le mec qui m'héberge depuis que je suis à Rurre. Les taxis ici, c'est des motos (sans casque et sur des routes de merde, est-ce vraiment la peine de le préciser). Il m'a montré ma cabane, car je ne suis pas dans une maison mais dans une cabane aux murs en bambou et au toit en feuilles de palmier. Thomas a trois chiens (parfois quatre), un chat, un canard et deux canes, et neuf ou dix chevaux éparpillés entre le jardin des voisins, un terrain au milieu de la jungle et une estancia.
Je vais vous raconter d'abord l'histoire des canards de Thomas, les chiens étant très sympas, mais j'ai pas grand chose à raconter sur eux à part qu'une des chiennes qui s'appelle Chiquita s'est ouvert l'oreille en sautant entre les barbelés et que ça s'est infecté. Marco le vétérinaire a dû venir, rien de très grave finalement.
Les canards donc, ou plutôt les canes, couvaient quand je suis arrivé. Thomas, qui ne comprenait pas pourquoi les oeufs d'une des deux canes n'avaient pas encore éclos, a pris un oeuf et l'a cassé pour voir où ils en étaient ces foutus canetons. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que le caneton était formé et vivait toujours. Il a essayé de le garder en vie quelque temps, sans succès, il est mort le lendemain. Le lendemain ou le jour d'après, ses frères et soeurs ont vu le jour. 17 canetons très mignons, c'était sympa à voir quand je me levais le matin. Mais quelques jours plus tard, quelques uns avaient l'air super faibles, n'arrivaient pas à se tenir sur leur pattes et avaient l'air shootés à l'héroïne. Plus tard l'un d'eux mourut. Thomas l'a enterré. Quelques jours plus tard, 13 autres sont mort. Là, moi, ça m'a fait vachement bizarre la grosse fosse commune avec tous ces adorables canetons au fond avec les fourmis qui commençaient déjà à les manger. Il en restait donc trois (en fait, depuis, on a appris que c'est une maladie qui est dans l'eau et qu'ils ont attrapée en se baignant, c'est apparemment très courant en ce moment à Rurre) qui ont survécu quelques jours et hier, quand je suis rentré de la jungle (je raconte ça après), ils étaient mort. Marco le vétérinaire avait donné le choix à Thomas entre les laisser dans leur état ou bien leur filer un vaccin de cheval qui fera que soit ils résisteront soit ils mourront. Ça, c'était l'histoire des canards de Thomas. Il a encore une cane qui couve dix oeufs. C'est con, je serai pas là pour les voir.
Pour les autres animaux de Thomas, le chat, on s'en fout un peu, donc les chevaux. J'ai fait une chouette balade à cheval dans les petits chemins de Rurre, le galop me fait aussi peur que quand j'étais petit, mais j'aime bien quand même. Sinon, je suis allé plusieurs fois avec Thomas et une amie à lui qui vient d'Ecosse qui est très sympa et qui a un terrain dans la jungle où elle a ses chevaux et quelques uns de Thomas et où elle est en train de faire construire un golf, 18 trous donc, je pense que ça aura de la gueule quand ça sera fini. Du coup, j'étais asez content d'aller là-bas à chaque fois, il y avait un cheval malade à soigner (Marco était là encore) mais c'était sympa, les chevaux sont cool.
Voila pour les animaux de Thomas.
Je me suis fait une excursion de trois jours dans la pampa, dans une estancia tenue par un ami de Thomas qui s'appele Kitto. Le premier jour, je suis arrivé le matin, petit déj composé de saucisses, de graisse de boeuf (ça, j'ai eu un peu de mal) et de platanos, sorte de bananes mais pas sucrées, assez étrange. Ensuite, on est allés accompagner le troupeau de vaches, environ 4 ou 5 heures à cheval. Je n'étais pas forcément préparé, pas de chapeau ni de manches longues, je suis donc revenu avec un méga coup de soleil sur les bras, le front, le nez et la nuque. C'était très chouette quand même. On est passé par des chemins parfois recouverts d'eau, où j'avais de l'eau jusqu'en haut des bottes, sachant que j'étais à cheval, c'était pas mal.
Avant de partir, on m'a proposé de la coca, la feuille, et du bico, bicarbonate de soude, j'ai essayé et c'est pas mal. Il faut avoir essayé ça une fois dans sa vie. Le soir, je suis allé pêcher avec un des vaqueros qui a des potes dans une maison à côté, on est allés sur une pirogue qui prenait vachement l'eau et où il fallait constamment écoper, mais là aussi c'était sympa. On n'a pas attrapé de poisson jusqu'à ce que je prenne la ligne et que je pêche... un piranha. J'ai failli m'évanouir quand je l'ai vu, je ne savais pas du tout qu'il y en avait. En rentrant au campement, je l'ai passé à notre cuisinière (ouaip, il y en avait une qui était là avec ses deux enfants avec qui j'ai pas mal discuté) qui me l'a cuisiné et c'était vraiment trop bon. Pas très copieux, mais excellent.
Le lendemain, on est repartis, moi et un autre à cheval, un autre sur une mule et trois autres sur une charrue tirée par deux boeufs. Sur le chemin, j'ai vu un caïman, plutot petit (genre 1 mètre avec la queue) mais super impressionnant. On n'a pas envie de mettre le doigt dans sa bouche (pour le pirhana non plus, mais là, encore moins). On est allés dans une espèce de petite forêt pour creuser à la foreuse un trou de neuf mètres dans le sol pour en prendre du sable si j'ai bien compris. C'était assez intéressant à regarder. La fin d'aprème et le soir, je me suis un peu baladé.
Le lendemain, je suis passé avec un autre chez les voisins où j'ai pas mal mâché de coca pendant qu'ils buvaient pas mal de ceibo. Le ceibo est un peu l'alcool local. C'est une marque d'alcool à brûler, pur donc, qu'ils boivent tout seul, parfois avec de l'eau et rarement avec du jus de fruit ou du soda. Tous les boliviens en boivent. Ils sont pas mal cons, mais ils sont sympas quand même. Sinon, les voisins ont un tapir, assez immense, mais qui est disent-ils encore très jeune et donc encore petit. Des chasseurs ont tué sa mère et ils l'ont pris et domestiqué. J'aime plutôt bien cet animal. J'ai mangé un asado (ils disent ça comme ça, mais c'est rien que des envieux qui rêvent de cuisiner comme les Argentins. L'asado, c'est argentin, faut pas l'oublier) dans leur cuisine, après eux donc tout seul et le tapir est entré à ce moment-là. C'était assez drôle de manger pendant que lui quémandait comme un chien.
Voilà pour mes trois jours à l'estancia.
Je suis rentré le samedi, or le samedi à Rurre, c'est tournoi de baby-foot au Moskito, le meilleur bar de Rurre, devant le Monkey et d'autres encore. J'ai pas gagné mais c'était sympa quand même. Ensuite, on est allé dans une boîte ou plutôt LA boite de Rurre : La Banana. C'était merdique mais drôle. La musique qu'ils passent, c'est les discos pas connus des années 80, avec les clips qui défilent sur une télé. C'est très marrant.
Pour finir, je suis parti deux jours dans la jungle avec un couple (un Français et une Bolivienne) dans la maison d'un chaman assez connu apparemment qui est actuellement en voyage. On y est allés en bateau (une sorte de pirogue mais avec moteur) et c'est assez flippant vu que le fleuve est vachement haut en ce moment et donc un peu agité avec quelques gros tourbillons par endroits. On est quand même bien arrivés. On s'est un peu baladé mais il pleuvait pas mal, donc moins qu'on l'aurait voulu. C'était un peu dommage. On est quand même allés tout en haut d'une montagne où il y avait une chouette vue. Puis les autres ont continué un peu plus loin, mais moi j'étais assez crevé et j'ai décidé de rentrer. J'ai donc redescendu le chemin qui était vachement raide tout seul, c'était un défi avec des bonnes frayeurs par moment.
Voilà voilà, je crois que j'ai dit à peu près tout ce que je voulais dire. C'est un message assez long, mais pas très ordonné, je vous prie de m'excuser. De plus, je suis certain que j'oublie certains trucs qui valent la peine d'être racontés. C'est que je n'avais pas encore trouvé le temps d'écrire sur mon blog. Demain, je prends le bus pour rejoindre mes frangins en Argentine. Je passerai par La Paz où, si j'ai un peu de temps, je passerai visiter mon pote Turco.
Ciao ciao